Le général Abdourahamane Tiani, à la tête de la junte militaire au Niger, a récemment émis de graves accusations à l’encontre du Bénin, soupçonné de soutenir des groupes armés dans le Sahel. L’acquisition de drones militaires chinois, supposément utilisés par des terroristes, est particulièrement mise en cause. Ces affirmations, mêlant géopolitique et enjeux sécuritaires, suscitent des interrogations.
Des accusations graves portées contre le Bénin
Dans une récente déclaration, le général Abdourahamane Tiani a accusé le gouvernement béninois d’avoir indirectement soutenu des groupes terroristes dans le Sahel. Ces accusations reposent sur l’achat d’une centaine de drones de fabrication chinoise, qui, selon Tiani, auraient été remis à des factions armées opérant dans la région.
L’implication présumée de la France et de l’Union européenne
Le chef de la junte nigérienne a également impliqué des acteurs internationaux dans ce qu’il décrit comme un vaste réseau de financement et d’équipement des groupes terroristes. Selon ses déclarations, la France jouerait un rôle clé dans le financement de ces organisations, notamment via la production du franc CFA, en complicité avec l’Union européenne. Ces fonds auraient, selon lui, été utilisés pour renforcer des factions telles que Boko Haram ou l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Des zones stratégiques identifiées
Les accusations incluent la localisation de bases terroristes dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, notamment au nord du Bénin, dans le parc W et la réserve de la Pendjari. Ces lieux, proches de la frontière nigérienne, auraient servi de points de transit pour des équipements militaires sophistiqués, dont les drones en question.
Un réseau logistique et financier complexe
Le général Tiani a cité des personnalités spécifiques, comme Ahmed Aboubakar Roufai, ancien responsable des services de renseignement du Nigeria, en tant que coordinateur présumé des flux financiers et matériels destinés aux groupes armés. Il a également évoqué des centres de formation pour combattants dans des zones contrôlées par des forces spéciales internationales, notamment à Porga, au Bénin.
Réactions attendues
Ces allégations, bien que non corroborées par des preuves indépendantes, soulèvent des questions sur l’utilisation des équipements militaires achetés par certains pays de la région. Les autorités béninoises, notamment le ministre de l’Intérieur, ont été interpellées pour clarifier le rôle des drones dans les activités de défense et leur éventuelle réaffectation vers des groupes non étatiques.
Les accusations du général Tiani, bien qu’explosives, demandent des investigations approfondies pour établir la véracité des faits. Cette situation met en lumière les défis sécuritaires complexes du Sahel, où des alliances floues et des intérêts multiples rendent la lutte contre le terrorisme d’autant plus difficile.