Une ressortissante suisse a été enlevée à Agadez, dans le nord du Niger, dans la soirée du dimanche 13 avril. Cet incident survient moins de trois mois après le rapt d’une Autrichienne dans la même ville. Les autorités locales et suisses ont confirmé l’information, dans un contexte régional marqué par l’insécurité croissante.
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L’enlèvement d’une citoyenne suisse a été confirmé ce lundi par le ministère suisse des Affaires étrangères ainsi que par le gouverneur régional d’Agadez, au Niger. Les faits se sont produits dans la soirée du dimanche 13 avril, aux alentours de 22 heures. La victime, identifiée sous le prénom de Claudia, aurait été enlevée à son domicile.
D’après des sources locales, cette femme serait née au Liban. Après un séjour en Algérie, elle se serait installée depuis plusieurs années à Agadez, où elle aurait fondé une association d’aide aux artisans. Elle serait également mariée à un ressortissant nigérien.
Des échanges ont été engagés entre la représentation suisse à Niamey et les autorités nigériennes. Selon les services diplomatiques helvétiques, des démarches sont actuellement en cours pour obtenir davantage d’informations. En parallèle, une réunion exceptionnelle du Conseil régional de sécurité a été convoquée par le gouverneur d’Agadez afin d’analyser la situation et définir les mesures à envisager.
Un deuxième rapt en moins de trois mois
Ce nouvel enlèvement survient peu de temps après celui d’Eva Gretzmacher, une ressortissante autrichienne âgée de 73 ans. Celle-ci avait été enlevée à Agadez le 11 janvier 2025 par des hommes armés. Installée depuis près de trois décennies dans la ville, elle y menait plusieurs projets dans les domaines éducatif, sanitaire et culturel.
Avant ces événements récents, les derniers enlèvements d’Occidentaux dans cette région remontaient à 2010. À l’époque, plusieurs employés d’Areva et de son sous-traitant Satom avaient été kidnappés à Arlit, également située dans le nord du Niger. L’opération avait été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Un climat sécuritaire dégradé
Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le Niger est confronté à une instabilité croissante. Le pays est régulièrement ciblé par des attaques de groupes armés affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. En outre, des mouvements rebelles locaux, comme le Front patriotique pour la justice, mènent des actions violentes contre les autorités. En juin, un préfet et plusieurs militaires ont été pris en otage dans la même région.
Une région convoitée et vulnérable
Le nord du Niger, frontalier de la Libye et de l’Algérie, est également marqué par une forte activité minière artisanale, notamment autour de l’or. Cette dynamique attire des milliers de personnes venues des pays voisins, contribuant à accentuer les tensions locales. En réponse, l’armée nigérienne a lancé l’opération « Garkoi » afin de renforcer la surveillance des frontières et lutter contre les trafics divers.
La multiplication des enlèvements d’étrangers à Agadez met en lumière la dégradation de la sécurité dans le nord du Niger. Alors que les autorités tentent de reprendre le contrôle sur cette zone stratégique, les risques demeurent élevés pour les expatriés, les humanitaires et les acteurs du développement encore présents sur le terrain.
Source : France 24, AFP