Présents au sud du Liban depuis 1978, 700 soldats français de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se retrouvent en première ligne face à la montée des tensions entre Israël et le Hezbollah. Un contexte de plus en plus périlleux alors que la France demande des explications suite à des tirs israéliens sur les positions de la mission onusienne.
Un incident diplomatique préoccupant
Jeudi, le Quai d’Orsay a exigé des « explications » de la part d’Israël après que des tirs ont blessé deux Casques bleus de la Finul. Si les soldats concernés étaient indonésiens et sri-lankais, la France, avec ses 700 soldats déployés, pourrait tout autant être affectée. Ce nouveau développement illustre l’extrême vulnérabilité de cette force multinationale chargée de maintenir une paix fragile dans une région en proie à des tensions croissantes.
Une mission de longue date dans une zone instable
La Finul, établie en 1978, avait pour mission initiale de superviser le retrait des forces israéliennes du sud du Liban et d’aider le gouvernement libanais à reprendre le contrôle de cette région. À ses débuts, la force comptait 6 000 soldats, mais son effectif a été renforcé pour atteindre aujourd’hui plus de 10 000 Casques bleus, dont 700 Français. Ces derniers sont répartis entre plusieurs unités, de l’infanterie à la reconnaissance, en passant par des ingénieurs militaires et des sapeurs-pompiers.
Un territoire aussi vaste que deux départements français
La zone d’opération de la Finul, située le long de la Ligne bleue, une frontière marquée par l’ONU entre le Liban et Israël, est un territoire de taille modeste, comparable à deux départements français. Depuis 2006, après le conflit de 33 jours entre Israël et le Hezbollah, la Finul joue un rôle essentiel dans l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution stipule que seules les forces libanaises et la Finul doivent être déployées dans le sud du Liban, et que les Casques bleus doivent assurer des patrouilles régulières le long de cette frontière sensible.
Une situation sécuritaire en pleine détérioration
Depuis la recrudescence des affrontements entre Israël et le Hezbollah fin septembre, la situation s’est considérablement détériorée. Les patrouilles des forces françaises, qui avaient doublé depuis janvier pour répondre à la montée des tensions, ont été suspendues en raison des échanges intenses de roquettes entre les deux camps. « Étant donné l’intensité des frappes, ils ne peuvent pas patrouiller », a confirmé le porte-parole de l’ONU.
La France en première ligne
Les soldats français, présents au Liban depuis plus de 40 ans, sont aujourd’hui confrontés à une situation de plus en plus dangereuse. La dégradation rapide de la sécurité dans la région pose des défis majeurs à la Finul, qui tente de remplir sa mission de maintien de la paix dans un contexte de guerre de plus en plus palpable. La France, l’un des principaux contributeurs de cette force internationale, surveille la situation de près, alors que les risques pour ses troupes augmentent à mesure que le conflit s’intensifie.