C’est le grand malaise actuellement dans la relation entre le président français et les Etats-Unis. Emmanuel Macron estime que les Européens ne doivent pas être “suivistes” des USA, ni de la Chine dans le dossier Taïwan. De quoi créer le mécontentement des USA.
Le locataire de l’Elysée est revenu d’un voyage de 3 jours en Chine. Il y a notamment rencontré le président Xi Jinping. Interrogé sur la situation sur l’île de Taïwan par le quotidien Les Echos, Macron a voulu jouer sur le fil de la neutralité des Européens sans jamais penser que ses propos allaient créer une vraie controverse.
« La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise. » a-t-il déclaré. Il a même renchéri : « Le paradoxe serait qu’au moment où nous mettons en place les éléments d’une véritable autonomie stratégique européenne, nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique ». Il n’en fallait pas plus pour que les éditorialistes américains et hommes politiques soient horrifiés par les déclarations de Macron.
Dans un édito, le Wall Street Journal pense que : « Ses commentaires inutiles vont saper la dissuasion américaine et japonaise contre la Chine dans le Pacifique occidental, tout en encourageant les politiciens américains qui veulent réduire les engagements des États-Unis pour mieux résister à la Chine. » Le New York Times aussi pense que Macron « sape »les efforts de Washington contre le régime autoritaire de Xi Jinping.
Marco Rubio, ancien rival de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche en 2016, quant à lui, veut comprendre la position de l’Union Européenne : « Nous avons besoins de savoir si Macron parle pour Macron, ou s’il parle pour l’Europe. Nous avons besoin de le savoir rapidement, parce que la Chine est très enthousiaste à propos de ce qu’il a dit. »
Rappelons que le samedi dernier, la Chine a déclenché d’importantes manœuvres militaires autour de Taïwan.