Un hymne raciste, « Je partira pas », se répand sur les réseaux sociaux, mêlant paroles xénophobes et remix électro. La polémique s’intensifie alors que des figures d’extrême droite s’y associent.
Des paroles xénophobes et racistes avec une voix robotisée
Un hymne raciste intitulé « Je partira pas » se propage rapidement sur les réseaux sociaux, suscitant une vive polémique. Derrière ce titre grammaticalement incorrect se cache un message bien plus choquant, reflété par les paroles xénophobes et racistes de cette chanson remixée en version électro. Parmi les vers les plus marquants : « tu partira, comme t’es venu tu t’en ira, quand va passer Bardella, tu vas retourner chez toi… » Cette incitation à la haine est massivement relayée sur des plateformes comme X, TikTok et YouTube.
La vidéo, qui met en scène une DJ sous le pseudonyme « Grazy Girl », a été initialement publiée le 21 juin, jour de la Fête de la Musique. Depuis, elle a été visionnée des millions de fois, particulièrement dans des cercles d’extrême droite, et a progressivement gagné en visibilité grâce aux algorithmes de ces réseaux. Une mention « Bardella Music » accompagne la vidéo, bien que le leader du Rassemblement National, Jordan Bardella, ne semble pas directement lié au contenu. Le titre « Je partira » fait référence à une vidéo virale de 2023 montrant une personne en cours d’expulsion répétant désespérément « Je partira pas ». Cette scène a été détournée pour devenir un symbole de la lutte contre l’immigration aux yeux des auteurs du remix.
Les paroles, prononcées par une voix féminine générée par un programme d’intelligence artificielle, soulignent la déshumanisation de ce type de discours. Le morceau a particulièrement prospéré sur TikTok, où les remix et synchronisations musicales sont monnaie courante, offrant une caisse de résonance aux idées extrémistes.
Ce n’est pas nouveau !
Ce phénomène n’est pas isolé. En Allemagne, une reprise haineuse du titre « L’amour toujours » de Gigi d’Agostino, renommée « Auslander Raus » (« Dehors les étrangers »), a récemment provoqué une controverse similaire. Cette vague de chansons racistes et xénophobes, toutes obsédées par l’immigration, a contraint plusieurs figures politiques à réagir, notamment en Autriche, où la fédération de football a renoncé à utiliser le morceau original comme hymne pour l’Euro.
Dans ce contexte tendu, les responsables politiques français demeurent silencieux, mais Mila, jeune femme connue pour avoir été victime de cyberharcèlement après ses critiques de l’Islam en 2020, a réagi. Aujourd’hui associée au mouvement identitaire Némésis, Mila a annoncé sur son compte Twitter la sortie de sa propre version de « Je partira », à 48 heures du premier tour des législatives. Sa radicalisation et son soutien par des figures d’extrême droite comme Marine Le Pen ou Eric Zemmour soulèvent des interrogations sur la banalisation de la haine dans la sphère publique.