La vice-présidente Kamala Harris mise sur sa forme physique et mentale pour contrer Donald Trump, 78 ans, en publiant un bilan médical. Une stratégie qui pourrait raviver les questions sur la santé et l’acuité des candidats à la présidence américaine.
Harris s’appuie sur sa santé pour se démarquer
À 59 ans, Kamala Harris cherche à faire de son âge et de sa condition physique un atout dans la course à la présidence des États-Unis. Selon un conseiller de sa campagne, la vice-présidente s’apprête à publier un rapport médical affirmant qu’elle possède « la résistance physique et mentale nécessaire » pour occuper la fonction présidentielle. Ce bilan, bien que partiel pour le moment, vise à soulever un débat sur les facultés de son principal adversaire républicain, Donald Trump, aujourd’hui âgé de 78 ans.
Le sujet de l’âge, longtemps tabou dans les discussions politiques, revient sur le devant de la scène. Harris espère que cette manœuvre détournera l’attention des critiques portant sur la santé mentale et physique des dirigeants âgés, un thème omniprésent pendant la campagne de Joe Biden, aujourd’hui âgé de 81 ans. Ce dernier avait été fortement critiqué avant de renoncer à briguer un second mandat, laissant ainsi la voie libre à Harris.
Trump, un sujet sous-estimé par les électeurs
Depuis que Harris est officiellement entrée dans la course, la question de l’âge de Donald Trump n’a cependant pas pesé lourd dans les sondages. Malgré ses 78 ans et des discours souvent critiqués pour leur caractère décousu et leur obsession du passé, l’ancien président garde une base électorale solide. Un article récent du New York Times s’est penché sur ses récentes interventions publiques, les décrivant comme « longues », « confuses » et « vulgaires ». Cependant, cette analyse n’a pas encore eu d’effet significatif sur l’opinion publique.
Malgré ces critiques, Trump affiche une énergie impressionnante, enchaînant meetings et déplacements sans montrer les signes de fatigue qui avaient souvent marqué les apparitions de Joe Biden. Selon les derniers sondages, une proportion non négligeable d’Américains ne voit pas son âge comme un handicap. Une enquête Gallup datant du 10 octobre révèle que 41 % des électeurs estiment que Trump est trop vieux pour diriger le pays, un chiffre stable depuis le début de la campagne de Harris.
L’âge, un enjeu sous-estimé ?
L’âge de Donald Trump, bien que moins souvent évoqué que celui de Joe Biden, reste un sujet de débat parmi les stratèges politiques. En juin, 37 % des Américains estimaient déjà que l’ancien président était trop âgé pour un nouveau mandat. En comparaison, Joe Biden avait alors souffert de critiques bien plus sévères, deux tiers des Américains le jugeant inapte à rester en fonction à cause de son âge.
Pour Kamala Harris, ce rapport médical représente une opportunité de souligner la différence générationnelle entre elle et son adversaire républicain, tout en capitalisant sur le manque de transparence de Trump concernant sa santé. Ses conseillers espèrent que cette stratégie relancera le débat sur l’importance de la vigueur physique et mentale à la tête du pays, un sujet qui, jusqu’à présent, n’a pas eu l’effet escompté sur l’électorat.
En se positionnant comme la candidate de la vitalité et de la transparence, Harris pourrait réussir à faire de cette question un enjeu majeur dans une campagne déjà marquée par de nombreuses polémiques. Toutefois, il reste à voir si cette tactique suffira à inverser la tendance des sondages et à séduire les indécis.