Une juge de Boston a bloqué la décision de l’administration Trump visant à révoquer le statut légal de plus de 500 000 migrants originaires d’Amérique latine. Cette suspension temporaire empêche l’expulsion de personnes entrées légalement aux États-Unis via un programme humanitaire instauré en 2023.
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Lundi 14 avril 2025, une juge fédérale a suspendu une mesure annoncée fin mars par le gouvernement américain. Cette mesure visait à mettre un terme à un programme d’accueil humanitaire permettant à certains ressortissants latino-américains de résider temporairement aux États-Unis. Ce programme, mis en place sous l’administration Biden en 2023, avait été ouvert aux Cubains, Haïtiens, Vénézuéliens et Nicaraguayens.
Plus de 500 000 personnes avaient été admises dans le cadre de ce dispositif, avec un quota mensuel fixé à 30 000 entrées. Ces bénéficiaires pouvaient séjourner légalement sur le territoire pendant une durée de deux ans, en raison de la situation préoccupante dans leur pays d’origine.
Une suspension ordonnée en urgence
La suspension du décret présidentiel a été prononcée par la juge Indira Talwani, qui siège à Boston. Selon elle, l’administration Trump aurait fondé sa décision sur une interprétation erronée de la législation en vigueur. La procédure d’expulsion rapide ne s’appliquerait pas aux migrants ayant obtenu un statut légal par le biais de ce programme spécifique.
En l’absence de cette décision judiciaire, les personnes concernées auraient été contraintes de quitter le territoire américain avant le 24 avril, soit 30 jours après l’annonce officielle de l’arrêt du dispositif.
Un enjeu politique et humanitaire
Ce blocage judiciaire s’inscrit dans un contexte tendu autour de la politique migratoire américaine. La volonté affichée par Donald Trump de durcir les conditions d’entrée et de séjour aux États-Unis a suscité de nombreuses réactions, tant sur le plan national qu’international.
En suspendant cette décision, la justice a rappelé que les droits accordés dans le cadre d’un programme gouvernemental ne pouvaient être révoqués sans respecter les procédures prévues par la loi. Il a également été souligné que les migrants concernés avaient été autorisés à entrer légalement sur le sol américain, ce qui les distingue de ceux visés par les mesures d’expulsion rapide.
Cette suspension temporaire marque un revers pour l’administration Trump dans sa volonté de modifier profondément la politique migratoire du pays. En attendant un jugement sur le fond, les 532 000 migrants concernés conservent leur statut légal. Ce dossier sensible devrait rester au cœur des débats politiques à l’approche des prochaines échéances électorales aux États-Unis.
Source : francetvinfo.fr