Pour lutter contre la fraude sociale et moderniser les services, la carte Vitale sera progressivement dématérialisée à partir de 2025. Elle pourrait être intégrée à la carte d’identité numérique, marquant un tournant important dans la gestion des données personnelles en France.
Une transition numérique pour la carte Vitale
Vingt-sept ans après sa mise en service, la carte Vitale va connaître une profonde transformation. Le gouvernement de Michel Barnier souhaite l’intégrer dans une démarche de numérisation plus large. Ce projet vise à la relier à la carte d’identité numérique, renforçant ainsi la lutte contre la fraude sociale. En effet, depuis 2021, la Carte nationale d’identité électronique (CNIe), équipée d’une puce numérique, permet déjà de dématérialiser son identité via la plateforme France Identité.
Selon des informations recueillies par *Le Parisien*, les autorités travaillent à fusionner la carte Vitale avec la CNIe dans leur version numérique. Une fois cette fusion réalisée, il sera possible de justifier son identité et d’accéder à ses informations de santé via une seule application. Actuellement, pour les personnes ne disposant pas encore de cette nouvelle carte d’identité, une application spécifique à la carte Vitale, nommée ApCV, est déjà déployée dans 23 départements. Ce service devrait être étendu à toute la France d’ici la fin de 2025.
Des alternatives abandonnées
Avant d’opter pour la solution numérique, plusieurs options avaient été envisagées. Parmi elles, l’idée d’une carte Vitale biométrique avec reconnaissance d’empreinte digitale. Ce projet, bien que sécuritaire, a été jugé trop coûteux : il représentait un budget de 1,2 milliard d’euros tous les cinq ans, avec des frais de fonctionnement annuels s’élevant à 250 millions d’euros. De même, la fusion physique de la carte Vitale avec la CNIe a été écartée pour des raisons techniques.
La dématérialisation a donc été retenue pour sa rapidité de mise en œuvre et son faible coût. En intégrant la carte Vitale dans France Identité, le gouvernement vise à renforcer la sécurité des données tout en optimisant les finances publiques. Avec un déficit budgétaire préoccupant, cette solution permet à l’État de réaliser des économies tout en répondant aux enjeux de modernisation.
Un objectif de lutte contre la fraude sociale
Cette numérisation s’inscrit également dans la volonté de mieux combattre la fraude sociale, un des axes prioritaires du gouvernement Barnier. Lors de son discours de politique générale le 1er octobre, le Premier ministre a rappelé l’importance de renforcer les outils numériques pour protéger les services publics. L’objectif est clair : d’ici à 2025, l’ensemble des Français pourra accéder à une identité numérique gratuite, facilitant à la fois l’administration et le suivi de leurs droits sociaux.
L’Assemblée nationale avait d’ailleurs voté en octobre 2023 en faveur de cette dématérialisation totale, déjà amorcée dans d’autres secteurs. Depuis février 2024, les conducteurs français peuvent par exemple dématérialiser leur permis de conduire via France Identité, renforçant ainsi l’accès aux services publics numériques. La carte Vitale sera le prochain jalon de cette transformation.
Une révolution numérique en marche
La dématérialisation de la carte Vitale marque un tournant dans l’accès aux services de santé en France. Facile à déployer, économique et sécurisée, cette solution répond aux attentes du gouvernement en matière de lutte contre la fraude sociale et de modernisation des services. D’ici 2025, l’ensemble des citoyens français pourra bénéficier d’une carte Vitale dématérialisée, fusionnée avec leur identité numérique, simplifiant ainsi l’accès aux soins et aux services administratifs.
