L’engagement du Bénin dans la transformation de son coton brut promet des retombées financières considérables, propulsant le pays vers une industrialisation accrue.
Le Bénin, à travers l’administration de Patrice Talon, a amorcé un tournant décisif dans la transformation de son coton, une initiative qui semble déjà porter ses fruits. Lors de la première édition des « Rencontres presse » organisée par la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), les autorités ont dévoilé les perspectives prometteuses liées à la promotion du coton Made in Bénin.
Une zone stratégique pour l’économie béninoise
Létondji Béhéton, Directeur général de la Sipi-Bénin, a souligné l’importance de la Gdiz dans le paysage économique du pays. Bien que d’autres nations aient tenté de mettre en place des zones similaires sans succès, le Bénin réussit à industrialiser son économie. Selon ses dires, la Gdiz, créée il y a trois ans, compte déjà trois unités intégrées de textile capables de transformer 40 000 tonnes de coton, représentant seulement 12 % de la production nationale.
« Avec ces 12 %, nous avons déjà des unités produisant serviettes, draps, tissus et vêtements, et nous exportons des tee-shirts vers l’Europe, les États-Unis et l’Afrique. Notre objectif est d’atteindre 28 unités pour une transformation complète du coton béninois », a-t-il précisé.
Des perspectives financières éblouissantes
La transformation du coton pourrait générer des bénéfices astronomiques pour le Bénin. Alors que la vente de ce « or blanc » rapportait entre 500 et 700 millions de dollars, la valorisation des produits transformés pourrait faire grimper les revenus à 6 milliards de dollars, avec une valeur marchande estimée entre 12 et 14 milliards de dollars.
Létondji Béhéton a également souligné l’impact positif de cette transformation sur la création d’emplois et de marques locales de vêtements, permettant aux Béninois de devenir des acteurs de leur propre industrie textile.
Un investissement écologique et énergétique
Avec plus de 150 milliards de francs CFA investis dans la Gdiz, cette zone se distingue par son engagement envers l’environnement. « La Gdiz est l’une des zones industrielles les moins polluantes au monde. Nous nous efforçons de réduire l’empreinte carbone grâce à une logistique efficace et à une gestion des déchets qui assure leur réutilisation », a-t-il déclaré.
Concernant l’alimentation énergétique, la Gdiz est déjà raccordée au réseau national, avec la construction en cours d’une centrale thermique de 225 mégawatts, ainsi que d’une centrale solaire de 300 mégawatts, visant à assurer une autonomie énergétique.
« À mesure que les industries s’installent, nous mettrons en place les infrastructures nécessaires pour répondre à leurs besoins en énergie », a promis Béhéton.
Une expansion prometteuse
S’étendant sur 1 640 hectares, la Gdiz a déjà développé 400 hectares lors de sa première phase. « Nous prévoyons de développer l’intégralité des 1 640 hectares dans les six à sept prochaines années », a affirmé le Directeur général. Aujourd’hui, la Gdiz emploie déjà 14 000 personnes, un chiffre qui devrait croître avec le développement des infrastructures et des unités de production.
Avec cette initiative, le Bénin s’engage sur la voie d’une transformation économique majeure, exploitant pleinement son potentiel agricole pour en faire un acteur incontournable sur la scène internationale du textile.