La nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a plaidé pour une approche plus équilibrée dans le débat sur l’immigration. Elle a souligné l’importance de considérer les aspects économiques de cette question complexe, alors que le gouvernement envisage une nouvelle loi pour 2025.
Moins d’un an après l’adoption d’une loi immigration dont plusieurs décrets d’application sont toujours en attente, le gouvernement français se prépare à introduire une nouvelle législation. Lors d’une déclaration récente, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé son intention de présenter un projet similaire à la loi votée l’année précédente, qui avait été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel. Ces propos suscitent des inquiétudes au sein de l’aile gauche de la majorité présidentielle, déjà en proie à des tensions sur cette thématique.
Appel à la réflexion
Dans ce contexte, Astrid Panosyan-Bouvet s’est exprimée ce jeudi matin sur France 2, appelant à une réflexion plus approfondie sur la question de l’immigration. « Je regarde ce sujet en tant que ministre du Travail et de l’Emploi. Il est crucial de prendre du recul et de considérer l’aspect économique, comme l’ont suggéré des figures telles que Patrick Martin, président du Medef, et François Asselin, président de la Confédération des PME », a-t-elle déclaré.
L’immigration économique, un atout
La ministre a ensuite mis en lumière l’importance des visas délivrés à des fins économiques. « Nous parlons de 55 000 visas accordés pour répondre à des besoins dans des secteurs essentiels, comme le bâtiment ou les services à domicile », a-t-elle précisé.
Panosyan-Bouvet a également souligné qu’une part significative de cette immigration économique concerne des individus hautement qualifiés, avec un tiers des arrivées ayant un niveau de formation de bac + 5. « Notre pays a besoin de 20 000 ingénieurs. Il est donc impératif d’aborder ce sujet avec nuance, afin d’éviter des simplifications qui pourraient conduire à des conclusions hâtives », a-t-elle ajouté.
Une collaboration nécessaire
Tout en prônant un débat éclairé, Astrid Panosyan-Bouvet a affirmé son intention de travailler en étroite collaboration avec son collègue Bruno Retailleau sur ce dossier délicat. « Il est essentiel d’aborder l’immigration sous un angle qui englobe à la fois les enjeux sociaux et économiques, pour construire une politique équilibrée et efficace », a-t-elle conclu.
La ministre appelle donc à un dialogue serein et constructif, tout en espérant que la nouvelle législation à venir saura intégrer ces réflexions cruciales.